Quartier Eiheraberri à Saint-Jean-Pied-de-Port
Eiheraberriko bideen largatze proiektua
Projet d’élargissement des voies
Notre opposition, nos propositions
Entzutea haurrak irri egiten, jostatzen, oihuka Olhuntzeko bidean, jende adinetakoak eleketa Eiheraberriko bidean, Larrenbordako astoa orroaz entzutea, oilarraren kukurukuarekin jazartzea, L. anderearen oiluen ikustea zubi xaharraren ondoan haska, loaldiaren egitea Jeannoten ardien ttilintta behatuz... hauek guziek gure auzoan goxoki bizitzekoa egiten dute. Aipatu guziak gorago desagertuko dira bihar, ez baditugu zaintzen. Aspaldiko orhoitzapenak bilakatuko dira bakarrik. Hori dugu amesten geroari buruz?
Entendre les enfants rire, jouer, crier sur le chemin d’Olhonce, voir nos anciens «taper la causette» sur le chemin d’Eiheraberry, entendre l’âne de Larrenborda braire longuement, se réveiller au chant du coq qui règne sur le poulailler de M. S., croiser les poules de Mme L. qui s’ébattent en liberté près du pont romain, apercevoir écureuils et hérissons qui traversent le chemin, éviter d’écraser une grenouille ou un crapaud, suivre le vol d’une libellule, s’émerveiller des chants d’oiseaux un matin de printemps, faire la sieste en entendant les cloches des brebis de Jeannot A…. cela fait le charme, la qualité de vie de notre quartier. Demain, tout risque fort de disparaître, ce ne sera plus qu’un lointain souvenir si nous n’y prenons garde. Est-ce de cet avenir que nous voulons ?
Le quartier Eyheraberry, appelé par de nombreux habitants de Saint Jean le « quartier oxygène » s’étend au sud de la cité, le long de la Nive de Béhérobie. Il a déjà beaucoup changé depuis une dizaine d’années. Son caractère serein et bucolique est menacé par une urbanisation qui grignote peu à peu les espaces naturels et pastoraux.
Plusieurs projets en cours auront pour conséquence de faire disparaître encore de nombreuses prairies, remplacées par des bâtiments dont la multiplication impliquera forcément une augmentation de la circulation automobile. Le nombre de véhicules à moteur qui empruntent chaque jour nos voies, parfois à grande vitesse, s’est déjà considérablement accru. Les habitants du quartier constatent depuis cinq ans une nette augmentation de la poussière qui pénètre et se dépose dans leurs maisons, celle-ci provient de l’accroissement de la circulation. Nos enfants, nos cyclistes, nos mères de familles avec leurs poussettes, nos personnes âgées peuvent de moins en moins emprunter nos «allées» et nos «chemins» ou hésitent à le faire. Notre rapport au temps et à la nature est bousculé, perturbé. Le mode de vie urbain fait de vitesse, de bruit, de stress, de pollution, d’agression prend le dessus et s’impose. Les voies de notre quartier — classé en zone Natura 2000— ne doivent pas dans 20 ans ressembler à la route de Saint Michel (D 301), telle qu’elle est devenue aujourd’hui avec ses 800 véhicules/jour.
Ce qu’on veut nous imposer et nos préconisations
L’hypothèse d’un élargissement des voies au double de leur largeur actuelle tel que le propose la municipalité ne nous convainc pas (1). Cela entraînera inévitablement une accélération de la vitesse de tous les véhicules motorisés, comme nous l’a confirmé un capitaine de gendarmerie. Voulons-nous pour notre quartier de simples couloirs de circulation ? Quel espace restera-t-il aux piétons, aux enfants, aux personnes âgées, pour qu’ils puissent s’y déplacer en toute sécurité ?
L’extension du lotissement des H. si elle se développe, suppose un dégagement vers la route de Saint-Michel et non pas un boucle comme cela serait actuellement envisagé.
Quant à l’argument qui veut que l’étroitesse de nos voies favorise les risques d’accident, il est du même tonneau que les accidents attribués à la présence de platanes au bord des routes (2)… Si des accidents ont lieu un jour, c’est évidement parce que les conducteurs vont trop vite (3). Nous demandons donc le maintien de toutes nos voies à leur largeur actuelle avec un aménagement adapté à la sécurité des piétons.
On nous oppose qu’il est difficile de se croiser en voiture sur certains tronçons de voies. Plusieurs solutions sont pourtant envisageables à faible coût. Parmi elles, citons l’installation de quelques chicanes ou renfoncements, permettant le croisement, comme cela existe sur de nombreux sites. Ces chicanes sont même parfois volontairement mises en œuvre pour ralentir la vitesse des véhicules dans les agglomérations où les voies sont étroitisées à dessein. La nécessité de faire une pose à hauteur des chicanes favorisera les relations humaines et la civilité.
Nous préconisons deux autres mesures : d’abord installer des ralentisseurs sur les chaussées et ensuite déclarer notre quartier "zone de rencontre, zone de circulation apaisée", avec une vitesse des véhicules limités à 20 km/h, tel qu'il est défini par le Code de la route, décret 208-754 du 30 juillet 2008 (voir certu, zone de circulation apaisée, zone de rencontre sur le site securite-routiere.gouv.fr). Cela existe déjà ailleurs, alors pourquoi pas chez nous ? C’est une vision moderne de l’aménagement pour tous des voies de circulation que nous revendiquons ici. Elle se situe dans le droit fil de l’importante étude parue dans le bulletin municipal L’écho des remparts 2005-2006, intitulée «Amélioration de notre cadre de vie» qui propose pour notre quartier «un véritable territoire de déambulation destiné aux piétons» et souligne le «rôle fédérateur des berges de la Nive».
Notre amour de la vitesse s’est transformé en dépendance, nous ne savons plus lever le pied, changer de rythme. Il convient de trouver un meilleur équilibre entre activité et repos, travail et temps libre, réfléchir sur notre rapport au temps et son impact sur la qualité de note vie. En s’inspirant du mouvement Citaslow, les villes lentes, qui se développe aujourd’hui dans le monde, dont une centaine de communes européennes (4). Alors pourquoi pas dans notre quartier : nous optons délibérément pour des «déplacements doux» dans un espace public chargé d’histoire, fédérateur, qui contribue à l’identité d’une cité et constitue un patrimoine à part entière.
Il serait en outre judicieux de préciser que le chemin d’Olhonce est une impasse. En effet, chaque jour, de nombreux automobilistes s’y engouffrent par erreur, croyant notamment trouver le camping miunicipal.
Toutes ces propositions particulières s’inscrivent dans un projet plus global sur l’avenir d’Eyheraberry, le maintien de sa ruralité et donc des éleveurs et des agriculteurs qui l’occupent, la limitation drastique de son urbanisation, la valorisation de son petit patrimoine rural, la restauration et l’entretien raisonné de la ripisylve, la forêt-galerie sur les berges de la Nive, enfin la création d’un sentier découverte allant du pont de la Manutention au pont d’Olhonce, relié au plateau de la Citadelle. Avec différents partenaires, notre association élabore des propositions en ce sens. Prochainement, la municipalité de Donibane Garazi lancera la procédure d’adoption du PLU (Plan local d’urbanisme). Il conviendra alors de faire valoir notre souci, notre volonté de préserver le cadre de vie du quartier… pour nous, nos enfants et tous ceux qui aiment s’y promener.
(1) En matière de financement d’équipements lourds, il est pour le moins surprenant que le coût du doublement de la largeur des voies (procédures d’expropriation, achat des terrains, installation de nouvelles clôtures, goudronnage, etc.) soit pris en charge par les impôts payés par l’ensemble de la collectivité. Alors que cette opération est suscitée et ne profite qu’aux bâtisseurs qui ont engrangé de copieuses plus-values en vendant toutes les nouvelles parcelles bâties.
(2) Cet argument est totalement contredit par le dernier rapport «Sécurité routière et responsabilité des élus» réalisé par l’Observatoire SMACL des risques juridiques des collectivités locales (www.observatoire-collectivités-org www.smalc.fr
(3) Le paradoxe veut que certains jours, des deux roues motorisés fréquentent en nombre notre quartier, précisément parce que la circulation est encore relativement peu dense par rapport à d’autres sites. Ils peuvent donc aisément et en toute impunité effectuer leurs tours de rodéo et faire cabrer leurs deux roues en les faisant rugir…
(4) Ce mouvement est né à la fin des années 80 dans le sillage du mouvement Slowfood. Voir le livre de Carl Honoré, Eloge de la lenteur, et si vous ralentissiez ?, Ed. Marabout, 2005, ou bien l’ouvrage de Pierre Sansot, Du bon usage de la lenteur, manuels Payot, 1998, 205 p.
Mesure de la largeur des voies
Chemin d’Olhonce
Largeur de porte de rempart d’Eyheraberry : 4 m.
Descente vers le pont romain, à l’extrémité de la balustrade métallique : 3,10 m.
Platane du pont romain : 3,60 m.
Virage entre maison Donamaria et Hegitoa : 3,90 m.
Poulailler de maison Dobamaria : 4 m.
Poteau téléphonique devant maison Hayet : 3,40 m.
Devant l’entrée de la maison du gendarme : 3,80 m.
Devant la maison Maiteenia : 3,30 m.
Devant la maison de Stéphanie : 5,40 m.
Entrée du terrain à droite : 4,60 m.
Chemin de Larrenborda
Devant maison d’Arretxe : 2,90m.
Chemin d’Eiheraberri
Devant entrée de maison Durruty : 4 m.
Devant poteau de terrain de maison Durruty : 4,40 m.
Allées d’Eiheraberri
Devant chez Mme Larralde : 2,90 m et 3 m.
Pour nourrir la réflexion, voici deux extraits du livre
L’hommauto de Bernard Charbonneau
éditions Denoêl, 1967
«Aujourd'hui, le piéton disparaît, avalé par l'automobile. Il a perdu la partie dans les villes, traqué sur la chaussée jusque entre les clous par les bagnoles qui n'attendent que le feu vert pour lui bondir dessus. Et il est chassé du trottoir où ces dames s'installent. Il n'a plus voix au chapitre, leur tonitruant bavardage lui cloue le bec. Il ne peut ouvrir la bouche de crainte d'être asphyxié par leurs pets. Quant à la route, il ne sait plus s'il doit tenir sa gauche ou sa droite. Piéton, prenez garde à droite, la voiture menace vos arrières! Prenez garde à gauche, la bagnole vous charge de front! Les Pont et Chaussées ne lui laissent même plus la place d'un sentier, il ne lui reste qu'à s'enterrer dans le fossé; et c'est bien pire dans les bourgs, où la crue de l'asphalte lui colle le dos au mur devant le peloton des bagnoles. Où est le temps où, sac au dos, tenant le guidon d'une main, Adam et Ève prenaient la route? Le piéton ne suit plus une route, il longe une voie ferrée, à chaque instant giflé par des express. Le piéton est une survivance, un obstacle qui pousse parfois l'impudence jusqu'à se faire écraser. [...] Le piéton est forcément insolite; déchaussé de ses pneus, dévêtu de ses tôles, l'homme sans auto est en quelque sorte à poil, aussi obscène qu'un limaçon sorti de sa coquille. [...]
Laissée à elle-même, la bagnole finit par se détruire. Le temps que sa rapidité nous donne, elle nous le prend aussitôt pour nous expédier ailleurs. Comme le téléphone ou l'avion, pour une corvée qu'elle nous supprime, elle nous en invente mille. Elle nous mène à la campagne, mais bientôt, l'auto aidant, nous ne trouverons plus à cent kilomètres de voiture la baignade ou la verdure qui nous attendaient à cinq minutes de marche. La bagnole, c'est la liberté de mouvement, individuelle ou familiale; mais quand cent mille libertés motorisées se ruent au même endroit, c'est le bouchon. La démocratie occidentale prétend cumuler la liberté et la fabrication en série d'une masse toujours accrue d'hommes et de bagnoles: elle devra choisir».
Deux courriers adressés
au maire de Donibane Garazi
fin février 2014
Objet : projet d’aménagement du quartier Eyheraberry.
Monsieur le Maire,
Nous connaissons votre attachement au quartier Eyheraberry en particulier, et nous vous soumettons un ensemble de propositions, à l’heure où vous allez entamer un prochain mandat. Malgré ses imperfections, nous vous demandons d’accueillir ces propositions avec bienveillance et d’agir dans ce sens.
Notre quartier évolue et parfois se dégrade au fil des ans, sans que parfois nous mesurions l’ampleur des changements sur la durée. Les pistes de travail développées ci-après ont pour but de maîtriser ces phénomènes, en ayant le souci de l’intérêt général et d’une certaine cohérence, sur un site que beaucoup de saint-jeannais affectionnent, fréquentent et qui offre de grandes potentialités. Eiheraberri pourra être demain le "poumon vert" de Saint-Jean, parfaitement accessible à pied par tous les publics. Nous sommes bien conscients que la démarche proposée n’est réalisable que de façon progressive et par étapes, sur plusieurs années.
Le territoire de notre quartier s’étend du pont de la Manutention jusqu’au pont d’Olhonce et recouvre une bonne partie des pentes du bassin versant des rives de la Nive de Beherobie. Depuis la Manutention jusqu’aux abords des ruines du moulin d’Eyheraberry, les terrains les plus proches de la rivière appartiennent à la commune de Saint-Jean-Pied-de-Port. L'essentiel de ce document portera donc sur cette zone réduite.
Eyheraberry se caractérise par la présence de la rivière qui en constitue l'axe et donc d'une ripisylve comprenant des sites herbagés, des arbustes et des arbres dont certains d'un âge respectable. Une faune importante occupe cette forêt-galerie: oiseaux, poissons, insectes, petits mammifères attirés par cette zone humide et l'éloignement de certains prédateurs, etc. Enfin y figurent des monuments anciens dont certains à caractère historique: remparts, ponts, moulin.
Le quartier est traversé par un réseau de voies, de chemins piétonniers, de routes et d'allées empruntés à pied, en deux roues et en voiture. Les habitations humaines sont relativement diffuses et laissent place aux jardins et aux prairies. Il s'agit d'un quartier péri-urbain ou "rurbain", pour reprendre un certain jargon, il se trouve hors les murs de l'enceinte historique de 1840.
Sur le plan économique, l'activité liée au tourisme est présente avec plusieurs gîtes ruraux, des chambres d'hôtes et un village de toile en été. Eyheraberry est un lieu de détente et de loisir (promenade, pêche) fréquenté par les Saint-Jeannais et des visiteurs parfois venus de loin. L'Office du tourisme y organise régulièrement des visites guidées. L'activité pastorale et agricole résiste encore, malgré la pression immobilière.
Le quartier Eyheraberry est soumis à plusieurs cadres juridiques et acteurs qui interviennent chacun dans son domaine de compétence. On peut citer :
La commune tout d'abord et sa municipalité, ainsi que la communauté de communes Garazi-Baigorri.
Situé dans un périmètre défini par l’arrêté du 29 janvier 1944 qui l’inscrit à «l’Inventaire des sites dont la conservation présente un intérêt général», le quartier est donc dans le champ de compétence de l'Architecte des Bâtiments de France.
La DRAC et le CAUE interviennent du fait de la présence de monuments.
La Nive et ses berges sont dans le champ d'intervention du Syndicat mixte du bassin versant de la Nive, ainsi que la Direction départementale des Territoires et de la mer (DDTM).
L'ONF a également son mot à dire au regard de l'importance du massif boisé.
L'association de pêche APPNR y a installé un parcours école.
Comme l'ensemble du bassin de la Nive, Eyheraberry est du ressort du réseau Natura 2000.
Le quartier est situé en zone inondable, un PPRI (Plan de prévention du risque d'inondation) est en cours d'élaboration.
Comme toute zone habitée, il est traversé par la circulation souterraine ou aérienne de fluides: adduction d'eau et électricité, éclairage public, lignes téléphoniques, évacuation des eaux usées.
Les propriétaires des rives se répartissent entre la commune et des personnes privées dont les intérêts et les projets sont divers.
- Voici quelques objectifs qu'un projet d'aménagement du quartier devrait s'assigner:
- Accroître le potentiel de ce quartier et renforcer son identité.
- Développer ses équilibres écologiques.
- Eviter les dégradations.
- Réhabiliter ses monuments.
- Maîtriser son attractivité.
- Maintenir la pluralité de ses activités économiques, en particulier pastorales et agricoles.
- Rendre le quartier à ses usagers, à la nature et aux piétons.
- Nos propositions
Une action concertée: la complexité du site et la diversité des intervenants dans leurs champs de compétence respectifs, font qu'un projet de gestion et d'aménagement du quartier doit s'accompagner d'une démarche de concertation entre les partenaires, ainsi qu'une information et une pédagogie auprès des habitants et des usagers.
Une vision à long terme: gérer le site d'Eyheraberry ne peut se concevoir que sur la longue durée et non pas au coup par coup.
Une action tenant compte d'autres sites proches, tels que la Citadelle, son plateau et son massif arboré ou le développement d'une urbanisation le long de la route RD 301, dite route de Saint-Michel. On ne peut concevoir Eyheraberry comme un isolat mis sous cloche. Les pratiques sociales de ses usagers font que ce site est en relation avec les territoires qui l'entourent.
Concrètement, nous pensons que :
+ Le caractère semi-rural du quartier sera maintenu et développé. Cela suppose une maîtrise du foncier, avec l'exercice par la municipalité d'un droit de préemption via l'EPFL (Etablissement public foncier local du Pays Basque). Les permis de construire pour de nouvelles constructions seront accordés avec beaucoup de parcimonie.
+ La circulation des voitures et des deux roues motorisés devrait être limitée. Pour cela, l'ensemble des voies du quartier sera classé en "Zone de circulation apaisée, aire piétonne, zone de rencontre", avec une vitesse de circulation limitée à 20 km/h, dans les termes définis par le Code de la route (décret 2008-754 du 30 juillet 2008). Il conviendra de maintenir les voies goudronnée à leur largeur actuelle. Pour faciliter les croisements, un système de chicanes ou renfoncements devra être installé sur le chemin d'Olhonce. Nous demandons que plusieurs ralentisseurs soient construits sur les chaussées.
En matière de signalétique, des panneaux indiquant la circulation d'enfants à pied et en vélo seraient utiles, pour engager les voitures et les deux roues motorisés à la prudence; comme d'ailleurs l'indication de voie sans issue et la présence de troupeaux.
Les sentiers piétonniers seront définis selon un réseau qui s'intègre dans un parcours plus vaste, reliant le plateau de la Citadelle et son glacis, la couronne des remparts et à terme le gouffre et le pont d'Olhonce. La restauration de ce réseau reprendra les chemins figurant sur les anciens cadastres et qui ont eu tendance à disparaître du fait des pratiques sociales apparues durant la 2e moitié du XXe siècle.
Ce réseau de sentier sera clairement formalisé, en vue du respect de la biodiversité qui se développe sur la ripisylve.
+ La ripisylve devrait être restaurée. Depuis plusieurs décennies, la ripisylve, c'est-à-dire le massif arboré qui se développe sur les rives de la Nive, s'est beaucoup dégradé. La diversité écologique du quartier s'est amoindrie, l’installation récente d'enrochements a généré de nouveaux phénomènes d'érosion. Depuis 2004, une quinzaine d'arbres adultes ont été abattus, ainsi qu'une trentaine de repousses. Trois arbres ont été plantés en 2011. L'ambiance paysagère d'Eyheraberry s’est dégradée et le charme du site, sa "géopoétique" fortement entamés. Pour s'en convaincre, il suffit d'examiner l'ensemble de cartes postales dont certaines datent d'un siècle et plus, figurant sur notre blog (eiheraberri.auzoa.over-blog.com).
Dans les conditions définies par le Syndicat mixte du bassin versant de la Nive, il serait bon que la ripisylve soit réimplantée, développée et convenablement entretenue. Il s'agira de planter des arbres adaptés aux bords du cour d'eau pour stabiliser les berges et excluant les variétés invasives, dans les zones où ils ont disparu: immédiatement en aval du pont romain ou dans le coude qu'effectue la Nive en bas de la maison Germain et au-delà. Cette zone peu accessible par l'homme sera volontairement laissée sans quasiment aucun entretien, ensauvagée, afin de favoriser les différentes strates arbustives et la biodiversité de la flore et de la faune.
Le tumulus situé dans le virage de la maison Errea (terrain meuble de remblais et déchets, soumis aux éboulements) et les zones herbagées qui s'étendent aux alentours, devraient faire l'objet d'un traitement particulier. Eyheraberry ne doit pas devenir un jardin public propret, avec pelouses engazonnées, plantations de massifs de fleurs et allées tirées au cordeau..., le tout nécessitant un entretien énorme et coûteux pour les deniers publics. Une gestion différenciée des espaces naturels nous semble préférable. Une fois défini le réseau des sentiers, le reste des surfaces devrait faire l'objet d'une fauche tardive une fois par an, voire tous les deux ans, pour le développement de la biodiversité. Des zones de refuge provisoire ou "îlots-refuges" seront conservées.
+ Terrains et monuments.
Un certain nombre de dépôts et d'installations apparaissent sur le site. Les plaques de bétons entassées sur la rive droite en amont du pont romain, face à la maison Donamaria, devraient être enlevées. On rendra plus discrètes les plaques d'égouts qui apparaissent ça et là, le long des deux berges de la Nive, en bas de la porte des remparts, par exemple grâce à de la végétation. Aux abords de la ceinture des remparts, les mouvements de terrains pourraient être revus pour restituer le monument historique dans sa logique de construction et sa fonction. L'élément de l'ancien gué qui se trouve en aval du pont romain sur la rive droite, pourrait être restauré; comme le chemin d'accès à la rivière situé en amont du pont romain rive droite, il était emprunté par les lavandières voici plusieurs décennies.
Le pont romain construit en 1726, a été fortement dégradé en 1991 du fait de son élargissement en béton. Les pierres de la tour de protection située en amont rive droite, tombent dans la rivière, l’ensemble de sa maçonnerie supérieure devrait être stabilisée. Le moulin d'Eyheraberry a fait l'objet d'une importante restauration il y a quelques années. Il se dégrade à nouveau et une nouvelle intervention est nécessaire. On veillera tout particulièrement au maintien de la chute. Tuyaux modernes et autres installations collées aux remparts devrait être supprimés. Il serait nécessaire que l’architecte des Bâtiments de France soit associé à la conception de deux projets de restauration: celui concernant la porte des remparts, dite d'Eyheraberry, pour au moins rappeler sa fonction militaire sur la configuration de la chaussée qui franchit le fossé; il devrait en être de même pour les ruines de la tour et du lavoir de Korrontadorria en aval du pont de la Manutention.
Fils téléphoniques et électriques: les installations nous semblent obsolètes, voire dégradées. Il serait souhaitable qu'elles soient rénovées et enterrées.
+ Le quartier est déjà l’objet de visites organisées par des enseignants et par l’Office du tourisme de Garazi-Baigorri. La mise en place un sentier découverte présentant les richesses de ce site, tant sur le plan historique qu’écologique et esthétique, grâce à une signalisation adéquate et plurilingue, correspndrait bien à la nature du site et à ses potentialités.
En souhaitant que vous intégriez ces propositions à l'avenir, nous vous prions de recevoir, Monsieur le maire, l'expression de nos salutations distinguées.
+
Objet : urbanisation chemin d’Olhonce.
Monsieur le Maire,
Depuis quelques années, nous assistons à une urbanisation de type pavillonnaire qui se développe le long du chemin d’Olhonce et au-delà. Nous savons que le propriétaire qui possède des terrains vers Olhonce sur les communes de Saint-Jean-Pied-de-Port et de Caro, compte poursuivre ses investissements dans le même sens.
Un dossier récent consulté en mairie nous indique qu’à l’avenir, l’habitat individuel est appelé à se développer sur l’ensemble de la zone située le long de la RD 301 (route de St-Michel). Notre quartier est concerné dans la mesure où ce vaste périmètre se trouve dans son prolongement direct.
Dans la perspective d’une telle extension urbaine, le propriétaire de ces terrains vient de procéder en décembre 2013 à de très importantes coupes d’arbres et a largement détruit la ripisylve (berges boisées) qui longe la Nive de Beherobie. Certes il en a le droit, mais sa démarche contredit totalement les préconisations du Syndicat mixte du Bassin versant de la Nive. D’autre part, toute cette zone est soit officiellement classée en zone inondable, soit figure au réseau Natura 2000.
Vous savez que l’urbanisation de type pavillonnaire est aujourd’hui remis en cause parce que dévoratrice d’espaces, avec toutes les nuisances qui vont avec : le tout-voiture, la pollution, le bouleversement naturel des eaux pluviales sur un site déjà fort humide parce que situé en bas d’un bassin versant, etc. Ce genre d’urbanisation compromet également les activités agricoles et pastorales qui comptent beaucoup dans l’équilibre économique et humain de ce pays.
La commune de Saint Jean-Pied-de-Port où l’on a beaucoup construit ces dernières années manque aujourd’hui cruellement de réserves foncières. Cela rétrécit pour l’avenir les possibilités d’une gestion municipale volontariste.
Aussi, nous vous demandons de bien vouloir limiter fortement, voire de donner un coup d’arrêt au développement d’une urbanisation pavillonnaire sur tout le territoire évoqué ci-dessus. Sans doute une telle décision est-elle difficile à prendre pour un maire et se heurtera aux intérêts ou à des demandes qui vous seront présentées. Mais elle nous paraît aller dans le sens de l’intérêt général et d’une gestion à moyen et long terme de la cité de Saint-Jean-Pied-de-Port à laquelle nous sommes tous très attachés.
Nous savons que vous avez le souci d’une gestion équilibrée de Saint Jean, dans la perspective d’un développement durable, pour reprendre un mot devenu si à la mode. Nous souhaitons donc que vous teniez compte du point de vue de notre association dans le cadre de l’élaboration du PLU actuellement en cours et qui sera acté durant votre prochain mandat.
Dans l’attente d’une réponse favorable de votre part, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Maire, l’expression de nos salutations distinguées.